Voyager tout en restant à Paris, voici l’effet que nous fit l’exposition BEAUTE CONGO_1926-2015_Congo Kitoko à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Nous avions eu des retours positifs de cette exposition sans pour autant savoir ce à quoi nous attendre. Ayant en mémoire l’affluence lors de l’exposition de Ron MUECK (et pour cause c’était top), nous choisissons de nous y rendre un soir et munis de billets coupe-file. Ce sera une belle claque créative et colorée que nous prendrons (ou comment terminer l’année culturelle 2015 en beauté).
Dès l’entrée de grandes toiles aux couleurs vives attirent le regard, mais nous choisissons de visionner les reportages sur chaque artiste qui défilent dans la salle à notre droite. Bien nous a pris nous qui ne connaissons pas l’art contemporain congolais, en résumé c’était captivant. Ces vidéos ont également transmis beaucoup d’émotions et apportées leurs lots de réflexions. Avoir quelques clés pour comprendre les démarches, les messages, les inspirations, les aspirations, les utopies des artistes et leurs contextes géographique et politique fut la meilleure manière de se familiariser avec les œuvres présentées. Celles du fleuron de la jeune génération côtoyaient celles de leurs ainés. Belle mise en perspective.
Bien que les peintures étaient immanquables l’exposition accueillait la photographie, la sculpture, la musique, la bande-dessinée autant de médiums permettant d’apprécier la richesse de l’art congolais.
Une sélection de musiques des années 1940 à nos jours était disponible, pour rappeler son omniprésence dans les rues congolaises et faire le pont avec les autres œuvres exposées. La série de photographies des artistes Jean DEPARA et Amboise NGAIMOKO sur le mouvement de la SAPE (société des ambiances et des personnes élégantes) des années 1950 à 1980 et les nuits à Kinshasa était rafraîchissante.
L’entremêlent les thèmes politiques, sociaux, du quotidien sur fond vitaminé. J’ai trouvé l’art congolais découvert à la Fondation Cartier pour l’art contemporain sans détours, subtil et minitieux.
Ce sont les peintures vives et critiques des peintres populaires et de la jeune génération qui ont trouvé le plus de résonance en moi. Des thèmes actuels et finalement communs à bien d’autres pays. Des constats, des interrogations.
Quelle découvertes que fut celle des tableaux des peintres populaires des années 70. Des peintures figuratives très percutantes témoignages des évènements locaux passés.
J’ai eu un pincement au cœur en apprenant que l’artiste dont la démarche et les œuvres m’avaient le plus touché est décédé en mars 2015. Mon coup de cœur va sans hésitation à l’œuvre monumentale et futuriste de l’artiste Bodys Isek Kingelez. Sa sensibilité aux couleurs et à la nature a été déterminante dans la réalisation de son œuvre.
Ses utopies de villes idéales et colorées empreintes de l’héritage historique du pays m’émeuvent. Une superbes séries de sculptures ayant nécessité, folie, minutie, patience, foi et amour.
Certaines œuvres des élèves de l’Ecole d’Elisabethville qui prône le libre cours dans son enseignement étaient splendides et oniriques (années 1926 à plus récemment).
Les six parties de cette exposition en intérieur et en extérieur (1/la jeune génération 2/les peintres populaires 3/portraits de Kinshasa 4/l’école d’Elisabethville 5/les précurseurs 6/parcours musical) nous ont plongé dans une autre sphère. Une sphère où le questionnement, l’humour, la liberté, la vivacité, l’opposition, la fécondité, l’utopie, la joie se succèdent et se mêlent.
Le commissaire d’exposition André MAGNIN a réussi à communiquer au visiteur la vitalité artistique du Congo (Rép. démocratique du Congo) à travers des œuvres qui balayent près d’un siècle d’histoire de l’art congolais.
Article non sponsorisé.
XOXO
Claire-Line
Manifestement une expo haute en couleur!